Le livre bleu.

 

INTRODUCTION:

 

 

 

Comment lire cette histoire:

 

  L'histoire est très longue et n'existe que sous une forme manuscrite, je la recopierai donc peu à peu, en prenant soin de dater chacune de ces nouvelles parties, ce qui permettra à un lecteur improbable d'aller directement vers la partie de l'histoire qu'il n'a pas encore lu et de savoir très vite s'il y a quelque chose à lire de nouveau.

 

 

 

 

 

 

Sommaire des interventions de recopie de l'histoire manuscrite/

 

 

19/01/2017:

Ainsi s'arrêta l'histoire 3 mois après l'avoir commencé:

et ainsi elle commença 3 mois avant d'avoir finit en cette date étrange du 24 juillet 2001 après 89 jours je crois, ce qui sépare la conception de la naissance dans le monde des années:

 

 

20/01/2017: La suite.... dans le grimoire et sur la route

 

 

 

 

 

 

Titre Sans titre

 

 

  Histoire de l'histoire et de son titre:

 

  J'ai écrit sans le savoir pendant ces 3 mois, avec une fenêtre ouverte sur la folie d'un inconscient étranger; Mais tout inconscient ne l'est-il pas en quelque sorte, étranger?

 

  Notre pure conscience qui se croit si lumineuse, a toujours été réticente à recevoir ces immigrés malheureux de sa mémoire soit disant morte et enterrée depuis longtemps, ces affaires classées qui ne le sont bien sûr que pour elle même afin de se donner « bonne conscience » et c'est d'ailleurs certainement de là que surgit la conscience de toute chose… Peut-être même  que sa pureté, ne l'est que pour occulter les tâches sombres de son impureté inavouable.

  Ces ombres maléfiques que ne manquent pas de révéler toute lumière se heurtant à un cœur étranger et l'obligeant en retour à se regarder peut être dans un miroir pour y voir peut être autre chose que ce qu'on imaginait « naïvement » y voir.

 

  Nier, s'écrier de colère ou refermer ses paupières n'y changera rien; Une fois le miroir brisé, sali ou déformé, ce qui était simple comme « bonjour » deviendra compliqué comme « au revoir ».

  La voie se perdra dans les méandres d'un labyrinthe dont on a oublié « la langue », dont on a enfermé par la porte de ses yeux ou qu'on a encombré de murs invisibles que nous sommes les seuls à voir et à ne pas pouvoir franchir (Ce qui nous oblige à chercher des complices, à les lier par des pactes ou à les corrompre en des actes inavouables afin de s'assurer que ce que nous croyons voir est vraiment ce que nous voyons d'autant plus que nous aurons pour nous en guise de vérité, la puissance du nombre...d'où surgit la force qui remplace si aisément la vérité exilée.)

  Quoiqu'il en soit, il n'y a pas de conscience solitaire, il faut être deux pour se reconnaître ce qui excusez moi de ce doute, rend toute connaissance de soi si difficile et sans doute impossible en absolu.

  C'est peut être pour cela que toute histoire est indélébile, ce qui ne veut pas dire que ce qu'on en raconte est vrai, du moins en apparence, car on a beau la raconter, on ne la finit ou ne commence jamais ou alors on est jamais sûr de l'avoir jamais racontée tel qu'elle aurait dût être racontée puisque quoiqu'on fasse, il n'y a jamais une histoire seule, puisqu'il y en a toujours au moins deux qui sont irréconciliables sans sombrer dans les ténèbres d'une inconscience éternelle et c'est sans doute pour cela que toute histoire reste toujours en partie illisible.

 

  Et puis elle aura toujours un avant et un après inconnu, une histoire cachée en quelque sorte, alors comment pourrions nous lui faire confiance!

 

  Cette histoire improbable est sans titre.

  C'est d'ailleurs pourquoi je l'ai appelé le livre bleu et puis le bleu fait penser au ciel, il est immense; Un titre lui est tout petit car il doit renfermer un commencement qui promet et appel.

  Le ciel promet et appel aussi mais on ne saurait y lire un titre; Une indication qui serait vide pourrait elle prétendre à être une indication?.

  Peut être même que le ciel ne nous trompe pas parce que il est sans indication, mais s'il n'indique rien alors pourquoi y ferions référence comme c'est si souvent le cas?

Un panneau avec écrit « par ici la liberté » n'est pas de bon augure, quoiqu'il en soit cette histoire n'a pas de titre mais par mauvaise habitude ou esprit de contradiction je lui en ai donné un, de toute façons tout les titres sont faux, qui s’arrêterait au panneau croyant enfin être arrivé, ne serait pas encore parti.

(Ce qui ne veut pas forcément dire qu'il ait tord ou raison...)

  Et puis bien sûr, on pourrait écrire un livre sans fin sur le titre à donner à l'histoire de ce titre mais cela est une autre histoire que je vous raconterai un autre jour, peut être dans un groupe de parole associatif avec un élément neutre (appelé la psychologue) où les parenthèses contenant la folie de chacun, peuvent se déplacer d'un bord à un autre de l'écoute sans rien changer au résultat de l'histoire qu'on y raconte.

  De toute façons une histoire qu'on raconte n'est pas la vrai histoire puisqu'on la raconte, on pourrait en déduire que tout passé est fondamentalement faux et se demander pourquoi on y est souvent si attaché?

  Peut être que le mensonge est beaucoup plus excitant et intéressant que la vérité mais je n'ai rien dit et vous n'avez rien lu ni même entendu de ce que vous auriez peut être lu dans ce texte qui n'a pas encore commencé à être écrit sans s'être déjà perdu dans l'ailleurs de son sujet*

(* qui n'a d'ailleurs jamais été très clair d'où son intérêt du moins pour son écrivain qui peut enfin s'émerveiller de lire ce qu'il ne pensait pas écrire!)

 

 

Titre illisible.

Les pleurs du ciel.

 

  Mais donc pour couper court à toutes ses questions sans véritable réponse attaquons les préliminaire du vif du sujet* (* quant au verbe pourrait-il appartenir à l'histoire sans devenir un nouveau sujet de son mensonge?).

 

  Il était donc une fois un matin, nous venions d'emménager dans la fusée poétique « concrète*» qui devait nous emmener vivant vraiment ailleurs cette fois ci. (* en effet cette poésie doit peser plusieurs dizaines de tonne de matériel, elle n'est pas comme la plume libre de l'encre et de la feuille ou du son qui surf sur le vent, elle est lourde comme la légèreté trompeuse des signifiés et ne se déplace que quand on y croit plus ou quand on n'y pense plus, enfin je suppose… ce n'est qu'une hypothèse)

 

  Et je ne sais pas ce qui arriva, je pris un crayon, un cahier et j'ai commencé à écrire sans aucune pensée, sans rien deviner, sans rien imaginer ni même espérer ou désirer, comme dévidant un chapelet inconnu de mots surgissant du fond de cette chose étrange que d'autre appelle « moi », espérant ainsi peut être m'enfermer vivant dans ce que je ne suis pas vraiment sûr d'être afin peut être de se rassurer au sujet de mon sujet qui n'a qu'un titre provisoire en attendant d'en connaître la fin improbable qui se perd toujours dans la champs dévasté du hasard.

  Un chapelet comme une prière séculaire ou un chemin de petit Poucet que l'on suit de pierre en pierre en supposant que c'est bien nous qui avons jeté ces cailloux sur le chemin, oubliant peut être un peu rapidement que ce chemin est fait de petit et parfois un peu plus gras cailloux déposés peut être par d'autres petit Poucet qu'on ne (se) connaît pas…heu... Le chemin qu'on y lit, est-il nôtre? Heu… En tout cas on se l'approprie un peu à la va vite sans doute, de peur d'être perdu… de ne plus savoir qu'en dire… de n'avoir nulle part où aller… sans foyer, ni personne à aimer et de qui être aimer en retour… Je ne sais plus, enfin restons en là...

 

  Le temps a passé, les mots se sont accumulés dans le cahier bleu ( qui était en fait rouge parce qu'il n'y en avait pas d'autre sous la main quand j'ai commencé cette aventure matinale), ma fusée poétique ne me mena nulle part bien sûr et puis les difficultés de la vie, les pleurs enfouis qui se transforment en précipices, m'ont obligé à la quitter afin de vraiment la voir (ne voit-on pas les choses que de loin? Si bien qu'on ne peut jamais être sûr de rien car on ne croit connaître que ce qu'on a quitté...).

 

 

  Un jour arriva pourtant où l'histoire et ses tiroirs sans fin s’arrêta de se raconter et le dernier cahier resta là en suspend sur le vide des pages blanches immaculées qui l'appelaient en vain depuis leurs prometteuses virginités (Pour dire la vérité, les pages blanches n'étaient pas vraiment blanches mais couvertes de petit carreaux carrés de 0,5 mm de coté mais qu'importe la virginité quand on aime, on ne se demande pas qui était le premier surtout depuis qu'on prouvera que l'origine des choses ne réside sûrement pas dans le passé et ni même dans le futur, la virginité étant une source de notre temps qui est toute entière dans notre sincérité quant au premier pourrait-il rester le même sans perdre son titre de premier en se doublant lui même de son double?

  Si le premier est un renouveau peut-il être autre que changeant?

 

  Le cahier bleu qui était donc rouge, est devenu plusieurs cahiers dont un seul était vraiment bleu, il a traversé l'océan dans une valise, je l'ai oublié ( mais cela était prévu) puis je l'ai retrouvé (c'était prévu aussi) caché sous un titre illisible, où l'encre s'était écoulé par les pleurs du temps qui a perdu ses souvenirs dans l'immensité inimaginable des mondes. (c'est ce que j'aurai aimé…)

 

  Voici donc une ébauche de l'histoire de cette histoire et n'ayant personne à remercier je suppose qu'il me faut remercier tout le monde de me l'avoir raconté, il paraît que si on a personne à remercier c'est qu'on ne se connaît pas!

(Mais je ne suis pas sûre que remercier fasse que je me connaisse)

 

  Je commencerai donc cette histoire par la fin, là où les mots se sont tarit tout à coup sans crier gare et m'ont abandonné à mon destin me jetant en pâture à leur fantôme.

 

  Dans tout les cas, elle n'a pas vraiment de début ni même de fin, elle est un peu comme une fenêtre ouverte par surprise sur une histoire infini car son horizon ne semble pas avoir de tour défini, 360° sont vite épuisé, on tourne et on tourne mais on ne revient jamais au commencement du manège, les degrés s'accumulent et dépassent vite le nombre fatidique auquel nous avons cru et qui aurait permis de l'enfermer dans quelque chose de rassurant et connu.

  De toute façons quand la complexité devient trop grande et qu'il faut plus de temps pour prétendre faussement la comprendre que de l'explorer en pensant l'épuiser, il y a un moment de liberté, où on n'est plus vraiment sûr de ce que devrait être sa cohérence, et dans ce doute son incohérence n'en est plus vraiment une car personne n'irait se donner la peine de la prouver, de toute façons si par hasard il y arrivait, l'histoire aurait pendant ce temps grandi de tel manière qu'il n'y aurait plus moyen de savoir si sa preuve n'était pas surfaite et d'ailleurs qui irait vérifier une preuve qu'il faudrait plus de temps à connaître qu'à vivre ou dont les faits auraient évoluer entre temps ou tout simplement parce que sa question n'aurait plus de raison d'être.

 

Tout ce qui existe est-il représentable par la pensée, dans ce doute s'engouffre toute les histoires, et une introduction peut-être à une méta logique qui nous dérange.

 

 

 

 

 

 

 

Le livre bleu

 

 

 19/01/2017:

 

 

 

Ainsi s'arrêta l'histoire 3 mois après l'avoir commencé:

 

…trace de la lueur de l'ange!

 

  Je sentis quelque chose de dur et réel  et vis que le manuscrit bleu que je cherchais depuis si longtemps se trouvais entre mes mains ouvertes pour l'y lire.

  Il semblait comme surgit de ce songe où je naviguais sans autre horizon que ma mémoire trompeuse, et par je ne sais quel miracle, il s'était matérialisé dans cette actuelle réalité…

  Mais à vrai dire, j'avais plutôt le sentiment qu'il avait toujours été là et qu'il ne m'avait jamais quitté mais que tout simplement je ne le voyais pas ou ne voulait pas le voir pour quelques raisons inconnues.

 

Que faire?

Était-il le même que celui que je lisais il y a quelques années encore?

Celui que j'avais perdu en oubliant la porte d'éveil d'un rêve?

Quand j'avais rencontré cet homme avec son horloge.

D'ailleurs comment avait donc fini cette histoire?

  Les souvenirs cachent si bien d'autres souvenirs qu'on pourrait en toute raison en douter.

Avais-je pu en réparer l'horloge et retrouver enfin l'histoire de ce rêve perdu?

Ma mémoire me semblait comme l'océan insondable de l'oubli d'où tout pouvait surgir.

 

  Perdu et apeuré en cette immensité de vie, seul comme celui qui croit connaître et comprendre, je n'avais d'autres refuge que le livre bleu qui s'écrit tout seul.

 

  Je l’ouvris sans même y penser tant cela était déjà écrit en moi; Une pensée subliminale eut à peine le temps de me parcourir, qu'il m'avait déjà absorbé.

(Qui avait donc écrit en moi que je devais l'ouvrir et le lire et y rester prisonnier?)

 

 

 

……….

 

 

 

Et ainsi commença-t-elle.

 

Le labyrinthe volant sur l'aile des mots

par l’œil de ce qu'ils nous disent.

 

(transition )

C'est l'heure allons-y.

  Il était tard, la lune effleurait de ses lèvres la pénombre de la nuit comme y cherchant son amant perdu dans les draps de la terre.

  L'homme masqué se leva, je me levais aussi et le suivi.

  Nous avons attelé nos montures de feu en silence et bientôt les pierres tintèrent comme autant de cloches sous leurs sabots d'ombres délicates.

 

  Sur l'horizon flamboyait déjà le lueur de l'aube lorsqu' enfin nous sommes arrivés sur la plage.

La mer a bu nos traces pendant le court laps de temps où nous l'avons longé comme pour mieux en mesurer l'immensité et désaltérer nos cœurs à sa douce paix.

 

(transition )

Le vent se leva deux fois l'un dans l'histoire et l'autre dans son livre, ayant perdu la page, je le refermais.

 

_Nous lirons la suite demain, il est tard, la nuit est déjà venu avec les yeux de ses étoiles alors fermons les nôtres.

 

Elle me regarda de ces grands yeux sombres et dit en souriant.

 

-Tu as raison, moi aussi je suis fatiguée et ce livre est bien trop étrange pour le lire trop vite.

  Il est comme une source de montagne, quand l'eau est glacé, il faut la boire par petite lampé sans quoi on risque d'être pris à la gorge par les brigands de l'air et de ne plus pouvoir en parler tant ils nous auront enroués de leurs coups.

  Il me semble parfois que si nous n'y prenons pas garde, il pourrait nous emporter pour de bon dans son histoire.

 

  Cet homme qui te l'a donné, en te prévenant contre lui, et bien je crois que tu fais bien de l'écouter.

 

_Oui, Il ne l'avait même pas lu jusqu'au bout et il semblait en avoir peur, je crois même qu'il pensait qu'il n'avait pas vraiment de fin.

Il m'a dit qu'il ne pouvait pas résister au désir de le lire et je crois que lorsque nous nous sommes rencontré, il me l'a donné pour en être libéré.

  Lorsque je suis parti, il me semble l'avoir vu pleurer mais la foule nous a rapidement perdu l'un pour l'autre, par hasard je l'ai entrevu au loin pour un instant fugace, il semblait désemparé, il me cherchait des yeux mais je crois qu'il était incapable désormais de me reconnaître.

  J'ai eu le sentiment qu'il voulait me reprendre le livre alors je ne sais pourquoi, je me suis caché… et j'ai un peu honte.

  Crois-tu qu'il ai réellement retrouvé la liberté en me donnant le livre ou n'était-ce qu'une illusion de sa part?

  Ai-je perdu la mienne et peut être la nôtre, en l'acceptant?

  Le reverrai-je peut être un jour?

  Aurai-je la force de le lui rendre?

Cela fait beaucoup de question pour un acte aussi simple et innocent, tu ne trouves pas.

 

-Mmm, Les actes innocents sont souvent ceux qui posent le plus de question insoluble!

Quant aux cadeaux, ils apportent toujours avec eux bien plus que ce qu'ils sont!

Je regrette vraiment de ne pas avoir été là, peut être aurai-je compris ce qui était en train d'arriver?

 

_Je n'en suis pas sûr, ce qui arrive, on ne le comprend toujours que trop tard.

 

-Peut-être que ton mystérieux personnage, tu le retrouveras dans son livre cette fois-ci?

 

_Arrête de me faire peur, finalement tout cela n'est qu'une histoire enfermé dans un livre!

 

-Une boite de pandore qu'il ne faut pas ouvrir!

 

_Nous n'avons presque rien lu, il est encore temps de s'en débarrasser.

 

-Depuis quand les hommes ont-ils peur des livres?

 

_Je crois que si nous aimons tous lire, nous n'aimons pas du tout être lu!

 

-ou cru?

 

_Serai-ce la source des histoires?

 

(long silence pendant lequel ils contemplent le livre posé entre eux deux.)

  On aurait dit un très vieux grimoire dont le titre était effacé et illisible par l’effleurement de milles mains, par la lueur avide de milles yeux.

  Il était entièrement bleu mais ce n'était pas le bleu qu'on aurait pu imaginer, c'était un bleu indéfinissable comme celui qui nous regarde certains soirs lumineux, tout à la fois infiniment lumineux et infiniment sombre et d’ailleurs lorsqu'on le regardait trop longtemps, on ne savait plus trop si c'était vraiment un bleu, ce n'était peut être même pas une couleur mais il suffisait de détourner son regard et de le regarder à nouveau pour être à nouveau convaincu de le voir bleu!

 

_En tout cas ce livre doit être très vieux ou très lu, crois-tu qu'il en existe d'autres exemplaire en ce monde?

Et sa couleur, tu as vu sa couleur!

 

(Elle prend le manuscrit entre ses mains et le feuillette délicatement)

-C'est un manuscrit très ancien, il est évident qu'il a dut être recopié avec une grande vénération comme quelque chose de très précieux, regarde les lettres, elles sont très belles, si claire comme trop facile, trop vrai pour être vrai, c'est une véritable œuvre d'art!

 

_Quel dommage que le titre en soit illisible, quant à l'auteur on n'en saura probablement jamais rien!

 

-Ou quel chance car souvent les titres ne font que déposséder les livres de leur âme!

 

_Ou la font miroiter comme un clin d’œil depuis leur silence qui nous appelle.

Crois-tu que ce livre ait une âme?

 

-Qu'est ce que tu veux dire par là?

 

_Regarde, on dirait qu'il est vivant, parfois en le regardant ainsi de loin j'ai le sentiment de voir l'âme du monde.

 

-Vivant! Tu en as de drôles d'idées!

 

_Mmm, Tu as raison, il est tard, il nous reste une longue route!

Bonne nuit, demain sera un grand jour!

 

-Comme tout les jours bien sûr.

Bonne nuit, si tu rêves, n' oublis pas de me réveiller pour qu'on rêve ensemble.

 

Je fermais les yeux, les étoiles brillaient solitaire malgré leur nombre, dans le ciel ivre de tourner sans fin ses pages … afin de les perdre.

 

 

 

Rêve premier:

  Cette nuit là je fis un rêve juste avant l'aube, l'homme qui m'avait donné le livre la veille m’apparut, il était assis sur une vieille barque emportée lentement par le courant d'un fleuve majestueux.

  Je marchais sur la rive, foulant un sable si fin qu'on aurait pu le confondre avec de l'eau.

 

_Hé toi! Qui es-tu?

M'entendais-je lui dire

_Tu ne m'as même pas dit ton nom?

 

*Je l'ai oublié depuis l'éternité peut-être.

Dit l'homme inconnu.

 

_Sais-tu au moins quel est le titre de ce livre bleu?

 

*Oui!

 

_AH! voilà une bonne nouvelle, dit le moi avant de l'oublier aussi!

 

*C'était mon nom.

 

_Ah! Quel dommage! M'écriais-je et je pensais résigné en mon secret intérieur "savoir n'apporte pas toujours de réponse".

 

La barque tout à coup s'éloigna de la berge comme emportée par un courant invisible, tout était calme, trop calme pour que soit vraiment la paix, j'avais tant de choses à lui dire et à lui demander mais aucune parole ne voulait sortir de ma bouche.

_Ne t'en vas pas! Finis-je par lui dire.

 

*Ne t'en fais pas nous nous reverrons, tout ceux qui lisent ce livre sont condamnés à se revoir, seule les histoires closes ne croisent aucun sillage mais elles n'existent pas vraiment, nous ne sommes vraiment seuls que pour nous faire peur.

  Méfies toi des mots, les maisons closes sont toujours les plus ouvertes!

 

  Le courant l'emportait de plus en plus loin, je l'entendis crier quelque chose d'inintelligible.

Bientôt la petite barque se perdit dans la pénombre du crépuscule.

  Je courais comme un fou sur  la berge, tout à coup je trébuchais sur une racine mais en tombant je ne touchais pas le sol, ma chute semblait ne plus jamais vouloir finir.

Finalement je me réveillais.

 

 

 

 

 

 

 20/01/2017:

 

 

  Le soleil brûlait le silence sur l'horizon de cette terre inconnue, nous avions entreprit ce voyage quelques jours auparavant poussés par une curiosité commune au sujet de l'énigme de nos origines respectives.

 

  Nous nous connaissions à peine, c'est le hasard ou ce que vous voudrez qui avait croisé nos chemins et puis nous avions très vite découvert que nous étions demi frère et sœur par le même père.

  Elle le connaissait un peu mais moi je ne le connaissais pas, si ce n'est par ouïe dire autant dire par un fatras de racontars tintés par tout ce que chacun avait cru bon d'y mettre « du sien ».

 

  Veux-tu connaître ton père? M'avait-elle dit

  Et c'est ainsi que nous étions parti à sa rencontre.

  Parfois je la regardais et je ne savais plus si elle était mon frère ou ma sœur ou les deux peut être, un pan d'identité perdu dans la foule du monde, un à coté que j'avais toujours confondu avec le précipice d'une absence abyssale, ou alors la silhouette d'une présence à laquelle je n'aurai pas pris garde si on ne m'avait pas dit qu'elle existait.

Quelqu'un qui n'existe que parce qu'on le rencontrera!

 

  Il vivait loin là bas dans la montagne, et le chemin c'était allongé, le temps avait passé sans y prendre garde et la nuit était tombé.

Fatigué par cette longue route, j'avais garé la voiture sur un vieux chemin de traverse, le lieu était si beau et le temps si doux que j'avais décidé d'y passer la nuit.

  Je me levais sans faire de bruit, les petites montagnes couvertes de forêt formaient comme une coupe d'émeraude emplit de ciel, un peu plus bas un ruisseau inconnu jouait à pincer les cordes des rayons de lumière du matin ou était ce une fée qui se croyant seule jouait de sa harpe enfouie dans le feuillage et les araignées autour de moi qui en savent long sur les fées et la rosée en était toutes émerveillés et immobiles.

 

  Mais n'ayez pas peur, vous qui vivez dans ce monde que vous appelez réel où tout n'est que parce qu'il doit avoir une utilité, car c'est ainsi que je perçois le monde depuis ma naissance et comment faire pour le décrire autrement que comment je le vois?

  Je sais que cela dérange parfois l'esprit sérieux du rationnel qui mesure le monde comme un rapport de force, mais que pourrai-je y faire, devrai-je aller contre ma nature?

  voir ce que je ne vois pas, sentir ce que je ne sens pas, comprendre ce que je ne comprends pas?

  C'est impossible!

Croyez vous vraiment qu'on puisse faire en sorte que le papillon vole dans le ciel comme le faucon?

 

  Et puis bien sûr pour faire référence à la logique qui est bien plus poétique et mystérieuse qu'on le croit; Les nombres dit rationnel ne sont ils pas eux aussi qu'une infime partie au sein de ces autres nombres dit « irrationnels » qu'aucun nombre rationnel ne saurait mesurer suivant sa propre échelle.

 

  Qu'ils soient « irrationnels » ne veut en aucun cas dire qu'ils soient fou, d'autant plus qu'ils nous arrangent bien parce qu'ils sont solutions opératoire là où la rationalité est mise en défaut.

  On serait de même mal avisé de penser que ce monde logique puisse se réduire à une polarité simplificatrice classant les nombres entre les bons rationnels et les mauvais irrationnels un peu fou parce qu'on ne peut pas vraiment le représenter mais seulement les signifier.

  Car ces irrationnels ne sont pas tous semblables, En effet certains sont dit transcendant parce qu'ils ne sont pas solution opératoire de nombres.

  On ne peut les représenter que comme une boucle refermée de calcul prenant en paramètre sa propre méthode de calcul appliquées à une série infini de nombres.

  Les nombres sont simple en définitive en comparaison de notre réalité et pourtant ils préfigurent déjà cette trinité mystérieuse qui engendre le monde sous ses aspects inséparables et contradictoire:

  Le rationnel concret et connaissable par un acte de mesure de l'un par l'autre, la limitation de ce que nous pouvons réellement faire.

  L'irrationnel virtuel et approximable par un questionnement opératoire sans acun espoir de jamais les représenter.

et l'irrationnel transcendant symbolique qui apporte une réponse à un questionnement que les nombres et leurs opérations ne peuvent pas poser.

  Constatons que la plupart des nombres sont donc avant tout imaginaire (puisqu'on ne peut que tendre vers ce qu'ils sont), ce qui préfigure l'idée que le monde se construirait autant à partir du concret qu'à partir de son imaginaire.

 

  Quoiqu'on en dise le monde ne se résumera jamais à une mesure, ni même à une question et même pas à son imagination car il y a toujours quelque chose au-delà de ce qu'on sait comme si savoir impliquait toujours méconnaître!

 

  Je ne suis donc pas convaincu, le monde des autres n'est pas plus réel que le mien.

L'intérêt est-il réel?

  La peur qui le gouverne en secret est-elle plus réelle aussi?

  La réalité n'est elle que l'illusion provisoire de la loi du plus fort qui ne dure jamais qu'un temps?

  Le monde peut il se réduire à ce qu'on pourrait en savoir?

  Est-ce être simple d'esprit que de voir la beauté dans la chose et de ne pas comprendre l'utilité de son pouvoir?

Est-ce être intelligent que de savoir tromper son monde avec malignité et ainsi de construire sa puissance sur la pauvreté qu'on méprise sachant bien qu'on la produite soi même?

  Parce qu'alors la peur qu'elle inspire n'est que la peur de notre propre cruauté.

  La nécessité de maintenir en vie cette vie qui nous a été prêtée, n'a-t-elle pas une infinité d'interprétation possible et si un arbre me rend heureux est ce plus faux que l'habit de marque qui semble incompréhensiblement rendre heureux aussi?

  Faut-il vivre longtemps ou intensément?

  Finalement tout se perd dans le jugement dont il est si difficile de se défaire et les "faits" restent inaccessibles.

 

  Un léger coup de vent me tira tout à coup de ma prostration.

Le livre bleu me revînt tout coup en mémoire, cet événement était arrivé hier à midi, sur la place ensoleillé d'une petite ville, où nous avions fait une pause après un long voyage.

J'étais allé faire quelques courses au marché quand soudain ce grand homme hagard me heurta, il me faisait penser à don Quichotte.

 

=Ah! C'est vous enfin, c'était-il écrié.

Intrigué je lui avait répondu:

 

_Pardonnez moi, vous me connaissez, il ne me semble pas vous avoir déjà vu!

 

=Oui, je vous connais un peu mais vous vous ne me connaissez pas… vous êtes nouveau entre nous.

 

Tout d'abord j'avais cru avoir affaire à un fou mais l'homme ne me laissa pas pousser plus loin mes pensées.

 

=Prenez ce livre! Me dit-il

  Et il m'avait tendu ce vieux grimoire racorni par les ans.

Il était lourd et rassurant et sentait bon les vieilles pages jaunis pas les ans.

Le titre en était illisible, j'avais lever les yeux sur lui, interrogateur.

Il me sembla percevoir dans ses prunelles une lueur d'effroi.

 

=Prends le, libère moi de lui.

 

_Que raconte-t-il?

 

=Des choses de nos vies mais je ne sais pas, je ne l'ai pas lu jusqu'au bout, je crois avoir compris qu'il traite de ce que nous nous racontons à nous même.

 

_Qui l'a écrit?

 

=Parfois on dirait presque que c'est ce que nous en lisons qui l'a écrit.

Prend garde à lui, ne le laisse pas te surprendre.

 

  Puis sur ces derniers mots, il fit volte face et disparu rapidement dans la foule.

Je regardai ce livre étrange, apparu dans ma vie et le serrai fort contre moi.

 

  Un peu étonné j'étais allé m'asseoir à la terrasse d'un café et racontai alors à ma sœur imaginaire mon étrange rencontre et c'est ensemble que nous avions ouvert le livre pour la première fois.

C'était un très vieux manuscrit, à l'intérieur pas de titre non plus, pas même le nom de l'auteur.

 

  Il commençai par une sorte de cantique comme on en trouve dans les livres sacrés.

Mais cette cosmogonie m'était inconnu et ne n'aurait pas su dire à qu'elle culture elle aurait pu appartenir.

 

 

(grimoire)

« 

  Au commencement je serai créa l'horizon de tout mais bien vite le monde ne pouvait plus y être contenu. Car il voulait toujours être encore plus grand que lui même.

 

  Il fit 7 lumières et dit voici le visible, au-delà sera l'invisible, c'est ainsi qu'il pu se contenir car désormais l'horizon se déplaçait avec lui.

  Mais il arriva qu'il s’assoupit, et quand il se réveilla l'horizon qui ne le voyait plus était parti à sa recherche et il était désormais passé sans s'en rendre compte sur son versant invisible.

  Il l'appela la nuit, le lit de ses rêves.

 

  Dans son rêve, rien et tout se rencontrèrent puisqu'ils ne se voyaient plus, le fini tenta d'enfanter l'infini et toute chose eut son lieu et son temps imaginaire mais aucune ne se connaissait.

 

  J'étais contempla la beauté du monde pendant une éternité.

Il y cherchait un autre regard, las il se retourna en lui même et les étoiles illuminèrent les ténèbres de la nuit.

Il crut se reconnaître en l'une d'elle et c'est ainsi qu'apparut la lune.

 

Quand il se réveilla, l'horizon l'avait retrouvé mais il était désormais accompagné d'un œil éblouissant qu'il appela aussitôt le soleil parce qu'il était le seul qu'on ne pouvait pas vraiment regarder.

  Il se dit alors, si le soleil a volé le centre du monde, il me faut le retrouver et il parti à sa recherche et aussitôt tout s'anima et sembla se reconnaître un peu en son autre comme si depuis toujours tout avait déjà été mais il n'en était rien bien sûr.

 

  Parfois le soleil pouvait être contemplé, c'était toujours lorsqu’il s'approchait de l'horizon, sa lumière s’effilochait et de son œil naissait une première larme et puis bientôt de nombreuse autres larmes..

  C'est ainsi que son lit s'emplit d'eau mais nul ne savait encore s'il fallait en rire ou en pleurer.

 

  Dans le regard du soleil il y avait parfois des poussières, l'une d'elle se mêla avec l'eau de ses larmes et devînt un long poisson.

 

  Et ce poisson parlait à toute chose, à certaine il disait d'en rire mais à d'autre il leur disait d'en pleurer, à tel point que tout le monde était confondu, quand il rencontra celui qui cherchait le centre que le soleil avait volé, il lui dit « toi je ne te connais pas »

Mais lui il se reconnu aussitôt et lui dit « je suis l'homme, celui qui ne croit pas et cherche le centre du monde»

Le long poisson lui chuchota un secret à l'oreille et l'homme ria et puis il compris beaucoup de choses obscures et tout étonné ils se connurent homme et femme en toute lumière intérieure.

 

Le poisson lui fit jurer de garder ce secret pour toujours et de ne rien en dire au soleil.

Mais un jour où le soleil était trop éblouissant dans le ciel, la femme chercha la fraîcheur, elle se baigna dans l'onde de ses rayons de lumière qui se confondent avec l'eau de la terre.

  Le soleil se fit tout petit et prit l'apparence d'un poisson et puis il demanda à la femme si elle pouvait lui chuchoter le secret qu'il lui avait donné il y a longtemps.

  Et la femme répéta le secret à voix basse pensant ne pas être entendu du soleil.

 

« Vous croyez être parce que vous avez été, mais moi je vous le dit c'est parce que vous n'avez pas été que vous êtes et serez. »

Car tel était le secret du poisson mais il n'est d'aucune utilité pour celui qui ne le comprend pas.

 

  Le soleil jaloux compris qu'il n'était pas le centre du monde, emplit de colère, il s'éleva au dessus des eaux et certaines de ses lumières tombèrent sur la terre comme des boules de feux.

  Alors la terre trembla et tout ce qui est en son lieu connu la crainte, Dans leur fuite l'homme et la femme se confondirent en reproches inutiles et ils devinrent comme les choses qui ne savent plus s'il faut en rire ou en pleurer parce qu'ils ne comprennent plus le secret.

  Ainsi se fini le monde pour toujours.

 »

 

Le texte manuscrit du grimoire s’arrêtait là et commençait le texte que nous avions lu le soir pendant quelques instants, je passait aussitôt sur l'autre page, avide de la lire.

 

(grimoire)

C'est par cette longue citation, que l'homme masqué se présenta à moi et je su sans hésitation qu'il serait mon guide dans cet au-delà.

Je m'inclinais devant lui en signe de reconnaissance, les feuilles du grand chêne qui nous recouvraient frémirent.

 

Il me fit signe de m'asseoir en face de lui.

Nous sommes resté longtemps en silence puis il me tendit une coupe emplit d'un breuvage qui ressemblait à de l'or en fusion.

| Bois! Et ne te retourne pas.

Ajouta-t-il. Cette nuit même nous tenterons de passer de l'autre coté.

 

||Je pris mon temps, tentant de me remémorer notre rencontre.